Services de soutien socio-psychologique destinés aux jeunes adolescents
En début d’année, Projet Jeune Leader s'est lancé dans un effort d’amélioration de nos interventions de soutien socio-psychologique à l’intention des jeunes adolescents en milieu rural. Nous nous sommes associés à Omena, une organisation qui s'efforce de briser le cycle de la violence psychologique à Madagascar.
Un objectif secondaire, moins important, du projet consistait à améliorer le bien-être de nos éducateurs qui soutiennent directement ces jeunes.
En fin de compte, ce volet du projet est devenu plus important et percutant qu’on n’aurait jamais imaginé.
L'un des principaux services de soutien fournis par nos éducateurs est le conseil confidentiel. Grâce à ce conseil, on offre aux jeunes adolescents un espace sécurisé et sans jugement pour discuter d'un défi ou demander des conseils. En raison des relations de confiance établies entre les élèves et nos éducateurs, ceux-ci sont souvent les premières personnes auxquelles les adolescents s’adressent pour obtenir de l'aide et du soutien en cas de problème. Cela se reflète dans la forte demande de conseil : au cours de l'année scolaire 2021-2022, les 56 éducateurs du Projet Jeune Leader ont organisé 13 500 séances de conseil.
Renforcement des capacités et de la résilience des éducateurs de Projet Jeune Leader en milieu rural à Madagascar
Alors que bon nombre des défis signalés par les élèves à nos éducateurs sont peu importants - un conflit avec un ami, par exemple, ou une question sur les menstruations - nos éducateurs se trouvent parfois confrontés à des cas graves et tragiques de violence et d'abus, des problèmes encore répandus (et stigmatisés) en milieu rural à Madagascar.
La nature difficile et isolée de ce travail fait que nos éducateurs risquent l'épuisement professionnel, une abnégation qui nuit à la santé et des traumatismes secondaires. En fin de compte, nos éducateurs ne sont que de jeunes adultes ayant leurs propres défis et émotions, qui portent l'énorme responsabilité de soutenir les jeunes adolescents vulnérables dans le cadre de leur travail quotidien.
Une puissante communauté de soutien par leurs pairs
En plus d’assurer, au début de l'année scolaire, une formation spécialisée sur le soutien socio-psychologique, on a piloté une « communauté de pratique » pour nos 16 éducateurs dans la région d'Amoron'i Mania, qui abrite certaines de nos écoles partenaires dans les zones les plus reculées.
Au cours de l’année scolaire, on a mis en place la communauté de pratique, réunissant à quelques reprises nos éducateurs en personne, facilitée par Omena. Cela a permis aux éducateurs d’actualiser les compétences acquises lors de leur formation, de partager sur le fonctionnement des outils dans la pratique et de réfléchir sur leur vécu au sein d’une communauté de pairs solidaire et confiante.
Cet apprentissage et ce soutien continus ont renforcé la capacité de nos éducateurs à traiter des cas difficiles avec leurs élèves. Comme l'a indiqué l'un d’eux : « La communauté de pratique m'a beaucoup aidé dans mon travail parce qu’à présent je comprends mieux la violence psychologique. Cela m'a aidé à l'expliquer à d'autres personnes et à améliorer ma démarche pour soutenir les élèves qui l'ont vécue. »
La formation et la communauté de pratique ont également été transformatrices sur le plan personnel pour bon nombre de nos éducateurs.
Il y a un dicton à Madagascar: “Ny tokantrano tsy ahahaka.” Cela se traduit à peu près par "Ce qui se passe à la maison, reste à la maison". Les discussions ouvertes sur la santé mentale et les problèmes stigmatisés sont rares. Pourtant, c'est exactement ce que la communauté de pratique a pu réaliser.
« Lorsque quelqu'un partageait son vécu, les autres membres du groupe montraient un vif intérêt, ils encourageaient l'éducateur à partager et le soutenaient », a souligné l'un des animateurs dans un compte rendu de séance. « Les éducateurs sont actifs et réactifs à chaque activité. Ils commencent à partager leurs vulnérabilités les uns avec les autres ».
Dans leurs commentaires en fin de projet, certains éducateurs ont indiqué que la communauté de pratique était comme une thérapie, les permettant de gérer leurs émotions et de changer de mentalité. « [Le programme] a changé mon comportement et m'a aidé à me connaître. Cela m'a donné beaucoup de motivation, a contribué à trouver mes valeurs, à décider de mes objectifs et à fixer des limites », a écrit un éducateur. « J'ai acquis des outils pour gérer le stress, pour gérer les émotions », a indiqué un autre.
Résilience personnelle pour s'épanouir sur le plan professionnel
Ces compétences et ce soutien interpersonnel sont essentiels au bien-être et à l’épanouissement personnels de nos éducateurs, lesquels, à notre avis, sont le fondement de leur bien-être et de leur épanouissement sur le plan professionnel. Munis de nouveaux outils, permettant à la fois de soutenir les élèves et prendre soin d'eux-mêmes, appuyés par une solide communauté de pairs, nos éducateurs ressentent moins de pression psychologique et s’estiment moins éprouvés par leur travail.
Bien que cet effort soit principalement axé, au départ, sur les services de soutien offerts par nos éducateurs aux adolescents, on a beaucoup appris en cours de route sur la façon de mieux appuyer nos éducateurs face à leur travail difficile. Nous voulons nous assurer de les aider à prendre soin de leurs élèves, mais aussi à prendre soin d'eux-mêmes et de se soutenir les uns les autres.
Le partenariat entre Projet Jeune Leader et Omena a été appuyé par le "Global Grant Competition for Advancing Peace and Security through Local-Level Social Cohesion" de l’USAID/Youth Excel.
Découvrir la première partie de l’histoire, qui raconte comment on a amélioré nos interventions de soutien socio-psychologique à l’intention des adolescents vulnérables en milieu rural à Madagascar.
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